Adjugé

520 464 euros frais compris. Vendredi 29 juin, salle 4 – Drouot-Richelieu. Chine, fin de la dynastie Qing (1644-1912). Paire d’aiguières en porcelaine bleu-blanc, le couvercle serti d’argent, marque apocryphe de Qianlong sur les bases, h. 31 cm. On le sait, à chaque semaine son résultat surprise marqué par une production de la Chine impériale ! Estimée pas plus de 5 000 euros, cette paire d’aiguières en porcelaine bleu et blanc était bataillée jusqu’à 420 000 euros. Gageons que les compétiteurs ne considèrent pas la marque de Qianlong présente sur les bases comme étant apocryphe... Le modèle de la forme de ces verseuses est à rechercher du côté des créations perses en métal. C’est sous la dynastie mongole des Yuan (1271-1368) que la porcelaine, portée par de nombreuses inventions permettant de maîtriser enfin le bleu de cobalt, devient une véritable industrie qui s’exporte du Japon à l’Iran lointain. Il faut, bien entendu, s’adapter à la demande locale, et c’est pourquoi les potiers chinois copient avec une grande habileté les formes métalliques perses. Si les céladons ont fait la fortune des Song, les blanc et bleu fondent celle des Yuan, au point que dès 1278, un bureau est créé dans la région de Jingdezhen, chargé de la surveillance du commerce de la céramique. Ces formes étrangères comme leurs décors vont continuer à séduire au cours des siècles suivants, plaisant aussi bien à Qianlong qu’à ses successeurs. LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 6 JUILLET 2012 – N° 27